artiste/ Marfaing

France

Né à Toulouse en 1925, André Marfaing est un peintre et graveur français associé à l’art abstrait et représentant de la peinture informelle. Il est connu pour avoir travaillé l’huile, l’acrylique et la gravure, utilisant essentiellement le noir, dans une peinture abstraite, ascétique, parfois proche de l’idéogramme.
André Marfaing entreprend des études de Droit dans sa ville natale et effectuera quelques années d’activité professionnelle dans ce domaine. En parallèle, le jeune homme commence à peindre en autodidacte et suit des cours de sculpture et de peinture à Toulouse. En 1949, il s’installe dans les environs de Paris (Meudon, Vanves) et se consacre exclusivement à la peinture.

Dans les années 1950, il évolue de la figuration à l’abstraction, au gré des rencontres avec des peintres et poètes tels que Pierre Soulages, Francisco Bores, Roger Bissière, Maurice Estève, Alfred Manessier et Gérard Schneider entres autres. Jusqu’en 1953, sa peinture est figurative : les sujets sont alors traditionnels, nature et objet, toutefois traités de manières plus suggestives que descriptives. En octobre 1956, il signe un contrat avec la galerie Claude Bernard à Paris qui organise, en mai 1958, sa première exposition personnelle.
Dans une première période, Marfaing peint à l’huile. La pâte est souvent épaisse, la peinture violente, gestuelle, mais toujours construite et privilégiant déjà le contraste du noir et du blanc, il introduit souvent, dans cette période, des touches de couleur.
À partir de 1971, il adopte la technique de l’acrylique (peintures sur papier, liant vinylique). Sa peinture évolue : les conflits sont comme apaisés, la toile s’épure entre le blanc et le noir. Souvent le noir recouvre toute la toile, laissant seulement une faille blanche comme un trait de lumière, soit il n’occupe qu’une partie, la partie blanche étant striée de lignes noires fortement rythmées. Les plans découpent l’espace de manière radicale, privilégiant la verticalité. Les tensions sont extrêmes entre les vides et les pleins, les ténèbres et la lumière. Les coups de pinceaux sont comme des coups de lame.
Tout au long de sa carrière artistique, Marfaing participera à des manifestations collectives nationales et internationales ; nombre de celles-ci ont pour sujet la gravure. À partir des années 1970, il expose à Toulouse d’abord à la galerie At Home de Jacques Pulvermacher, puis à la galerie Protée de Laurence Izern qui lui organise régulièrement des expositions personnelles. En 1974, pour l’anniversaire commun de leurs amis Gillet et Pollack, Olivier Debré, Bengt Lindström et André Marfaing décident de réaliser une toile peinte à six mains.
L’art d’André Marfaing est profond, l’artiste s’interroge, explore sans cesse le conflit entre l’ombre et la lumière, entre le vide et le plein, entre le rien et l’être ; il s’agit d’un art de la spiritualité. Après la disparition de l’artiste, en 1987, en son hommage, la Galerie Ariel présenta un ensemble de grands formats, la Galerie Clivages ses peintures récentes, la Galerie Erval les lavis et la Galerie Biren les gravures. Le Salon des Réalités Nouvelles lui rendit également hommage en exposant six peintures de l’artiste, six toiles que l’artiste avait peint pour ses participations au Salon. André Marfaing resta toujours attaché à une conception radicale de l’abstraction. Ses dernières œuvres iront vers le dépouillement, œuvres dans lesquelles l’artiste atteint cet équilibre où la tension du trait répond à l’écriture stable des volumes.

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